Tennis de Rêve

Tennis de  Rêve

walter le père réussite de marion bartoli

Bartoli au nom du père

 

Bartoli au nom du père - TENNIS - Wimbledon
AFP

Pour Marion Bartoli, la première moitié de saison est la meilleure de sa carrière. Sa demi-finale à Roland-Garros, un nouveau titre WTA gagné à Eastbourne et une 9e place mondiale sont une fierté personnelle. C'est aussi la réussite du projet de son père Walter qu'elle porte à bout de bras.

Walter Bartoli peut immortaliser l'instant avec son appareil photo : sa fille Marion vient de décrocher son 6e titre WTA sur le gazon d'Eastbourne, avec la manière. En jouant deux matches le même jour et en accrochant trois joueuses du Top 10 de suite à son autre palmarès de la saison (dont Victoria Azarenka sur abandon en quarts de finale), ce n'est pas peu dire pour le clan des Bartoli à quelques jours du début de Wimbledon. Cette victoire, c'est la sienne, mais c'est aussi celle de son père, qu'elle ne manque pas de remercier lors de la cérémonie de remise des prix. C'est surtout le fruit d'un long travail en commun, d'un projet mûri de longue haleine par Walter qui est entraîneur, médecin personnel, préparateur physique, manager et père à la fois... en somme, indissociable de la réussite de sa protégée.

Bartoli au nom du père - TENNIS - Wimbledon

Depuis une dizaine d'années, cet ancien médecin a lâché son métier pour ne se consacrer qu'à sa fille. Tout sauf une mince affaire, surtout quand celui-ci est juste un passionné, et en rien un spécialiste. Un passionné qui a suivi une longue formation pour pouvoir prendre lui-même en charge le suivi de sa fille. Refusant de s'entourer de personnes qui pourraient ne pas les comprendre, les Bartoli vivent rester reclus sur eux-mêmes pour n'avoir de compte à rendre à personne. C'est sans doute pour cela que l'ascension de Marion Bartoli se fait lentement au classement WTA. Il y a un peu plus de dix ans, la jeune fille était 309e mondiale. La voici à 26 ans 9e mondiale, à force de travail, de conviction personnelle et aussi par sacrifice. C'est son meilleur classement en carrière, déjà atteint en 2007, à l'heure d'entamer Wimbledon, où elle nourrit des ambitions légitimes. Avec un bon parcours à Londres, où elle débutera face à la Tchèque Kristyna Pliskova, 229e mondiale, 19 ans et issue des qualifications, la 8e place ne sera plus très loin. A condition de passer certainement par la case Serena Williams en huitièmes de finale.

Tonicité, endurance, vitesse

Ses modèles sont Monica Seles pour le jeu, la famille Williams pour l'encadrement. Une révélation pour Walter qui fera de ses exemples, une ligne à suivre pour emmener sa fille au bout du projet familial. "On est parvenus à un bon niveau de maturité et de plénitude ensemble", a-t-il longuement expliqué il y a quelques jours dans les colonnes du journal L'Equipe. "Le ratio entre son équilibre personnel et la qualité de ses résultats me paraît optimal", estime le père qui avoue sans arrière pensée que leur relation a toujours été "consentie". "La confiance mutuelle se construit au quotidien. Il a fallu parfois des recadrages, surtout me concernant. J'avais un trop grand manque de connaissances tennistiques qui m'a amené à avoir des mauvaises attitudes avec elle. Ce que je faisais n'était pas bon et cela rendait mon projet foireux."

Walter Bartoli se voulait surtout "avant-gardiste" en ayant saisi une des clés du tennis féminin : baser le jeu sur la force de frappe. Pour exister sur un court, sa fille, à défaut de talent plus brillant que la norme, doit savoir frapper la balle le plus tôt et le plus fort possible avec une prise de raquette à deux mains sur le coup droit et le revers. Le travail physique et un jeu de jambes parfait sont donc des points essentiels à respecter. "Deux tiers de préparation physique, un tiers de préparation tennistique", révélait même Walter Bartoli dans les colonnes de Libération. "Il ne s'agit pas de devenir madame Muscle : on travaille la tonicité, l'endurance, la vitesse". Un bagage qui explique en partie pourquoi le gazon est l'une des surfaces préférées de Marion Bartoli, car c'est là finalement où son jeu s'exprime le mieux.

"Je me fous d'être critiqué"

A la marge de la Fédération Française, qui les a regardés faire sans trop intervenir, les Bartoli ont deux buts cette saison : être les N.1 en France et jouer les Masters féminins en fin d'année, mais seuls. "Six mois après que Marion fut passée chez les pros, j'ai demandé de l'aide à des coaches habitués au très haut niveau, explique encore Walter dans L'Equipe. Le résultat a été catastrophique pour elle. Je me suis alors recentré sur la spécificité de Marion et j'ai mis en application des idées complètement nouvlles. C'est ce qui fait ma force et c'est aussi pourquoi je suis très critiqué, mais je m'en fous."

Leur relation mise en lumière éclaire un peu plus la lanterne de ceux qui se demandent encore pourquoi Marion Bartoli a tant de mal à se laisser convaincre de jouer à nouveau la Fed Cup avec la France : sans son père et son programme concocté depuis plusieurs années à sa mesure, elle serait beaucoup moins performante et ne serait pas là où elle en est aujourd'hui. "Les réussites, dans le tennis féminin, sont souvent des projets familiaux un peu fous", se laissait dire Georges Goven, ancien capitaine de Fed Cup. Surtout quand on a du mal à les comprendre.



22/06/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 53 autres membres