cilic 1 grand?
Première pour Cilic
Il
n'est pas le plus exubérant. Il n'est pas le plus connu. Il n'est pas
le plus charismatique. Qui est-il ? Juan Martin Del Potro ? Non. Il
mesure aussi 1,98 m. Il est né aussi en septembre 1988. Et surtout il
est très, très fort et pourrait bien prendre à Melbourne le relais du
vainqueur de l'US Open. Qui est-il ? C'est bien sûr Marin Cilic. Son
jeu est inversement proportionnel à sa discrétion. Après avoir éliminé
en cinq sets et 4h38' l'Argentin, il vient de donner un nouveau récital
face à Andy Roddick pour s'imposer (7-6 [4], 6-3, 3-6, 2-6, 6-3 en
3h50') au courage sur la Rod Laver Arena et devenir le premier Croate à
atteindre les demi-finales en Australie. La manière ne peut laisser
indifférent.
Dans le terrain, il inflige à l'Américain une
cadence infernale et son talent lui permet de parfaitement maîtriser
les tentatives de variations du 7e mondial. Souvent repoussé trois
mètres derrière sa ligne de fond, Andy Roddick subit. Dans le court, le
Croate de 21 ans dirige avec ses prises de balles précoces et sa
volonté permanente d'aller vers l'avant. La balle de premier set est un
modèle du genre avec un droite-gauche tonitruant conclu par un coup
droit gagnant. Au changement de côté, l'Américain appelle le kiné qui
lui manipule l'épaule de longues minutes, puis il avale des
anti-inflammatoires. Mais c'est un dur à cuire.
Cilic, la marque des grands
A son retour sur le court, un ace à 218 km/h extérieur rassure ses trois supportrices qui brandissent avec ferveur « Rod, notre Dieu ». Mais « Dieu » ne fait pas de miracle au deuxième set et Marin Cilic poursuit sur sa lancée pour conclure la manche sur un ace. Le tout est réalisé avec un timing parfait et le 14e mondial ne mise pas uniquement sur ses qualités de grand serveur. Il possède une excellente main à la volée et sait glisser quelques approches de revers en slice (61 points gagnants pour 53 fautes directes). Mais il détient surtout une volonté hors du commun. Bien jouer quand tout va bien, c'est le lot de nombreux joueurs. Pendant deux heures, Marin Cilic déroule un grand tennis. Puis c'est la panne d'essence comme à l'US Open contre Juan Martin Del Potro après avoir battu Andy Murray. En une heure, il perd toute son avance. Bien jouer quand tout va mal, que les jambes sont lourdes et que la tête déraille, c'est une denrée très rare.Mené (0-40) dans le premier jeu du cinquième set, Marin Cilic joue son va-tout. Deux grosses premières balles et un coup droit gagnant changent la face du match. Magnifique d'abnégation et de courage, Andy Roddick vient de prendre un énorme coup sur la tête et cède son service à 2-1. Les efforts consentis pour revenir à deux sets partout et lors de son match précédent contre Fernando Gonzalez pèsent de plus en plus lourds. De son côté, le double vainqueur de Chennaï trouve un deuxième souffle grâce à son service (50% de premières balles au total et 63% au 5e set) qui lui donne de l'air à l'image de ses deux aces d'affilée pour mener (4-1). Il ne tremble pas pour conclure et s'écroule par terre. En cinq matches à Melbourne, il vient de passer 18h08' sur le terrain et surtout remporter trois rencontres en cinq sets. C'est la marque des grands.
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