Tennis de Rêve

Tennis de  Rêve

roger le roi tombe à roland, il peut perdre sa place de n°1

Si vous êtes tenant du titre, numéro 1 mondial, programmé sur le central de Roland-Garros, ne croisez pas Robin Söderling. Cet homme est très dangereux. Après Rafael Nadal en huitièmes de finale l'an dernier, le Suédois fait tomber (3-6, 6-3, 7-5, 6-4 en 2h30') Roger Federer en quarts de finale. Ce mardi pluvieux, le 7e mondial bat non seulement le Suisse, mais il vainc ses démons. Ce mardi pluvieux, il stoppe le tenant du titre dans sa série de vingt-trois demi-finales d'affilée en Grand Chelem.

Après douze défaites en autant de confrontations, il déboulonne son bourreau. Après un premier set de rêve du numéro 1 mondial, il trouve la cible en s'appuyant sur son énorme service et son grand coup droit. Il a suffi d'une petite ouverture : une première balle qui s'enraille à 0-1 (30-0). Avec ce break en poche, les complexes s'évaporent et Robin Söderling investit le court. Il dicte les échanges, agresse en permanence son adversaire et se comporte en patron. Comble de l'ironie, le 7e mondial termine avec 30 montées au filet contre 17. Comble de l'ironie, il aligne 49 points gagnants sur une terre battue très lourde. Et la lenteur de la surface lui permet de déclencher ses grandes frappes aux préparations amples : «Les balles étaient très lourdes. Mais dans ce genre de conditions, j'ai déjà joué de bons matches, avoue le Suédois. Ca convient bien à mon jeu. Les conditions étaient un peu lentes, mais j'ai réussi à bien servir et à prendre la balle tôt. »

Söderling en excès de vitesse

Dans la tribune présidentielle, Jean d'Ormesson pense aux Mémoires d'outre-tombe et Roger Federer s'enterre sous la puissance de Robin Söderling. L'académicien peut revisiter son cher Chateaubriand : « Tout ce qui est fixe est fatal et tout ce qui est fatal est puissant. » De son côté, le Suédois est bien puissant et fatal. Et c'est beaucoup plus abrupt... Pour conclure le deuxième set, il enchaîne des premières balles à 220 km/h, 221 km/h, 222 km/h, 226 km/h, pour achever le travail avec un ace à 217 km/h puis une première à 220 km/h... Et la moindre seconde balle avoisine les 190-195 km/h. « Quand j'ai gagné le deuxième set qui était très dur pour moi, je me suis vraiment senti plus relax, souffle Robin Söderling. Ensuite, j'ai commencé à jouer de mieux en mieux. » Thomas Muster vient jeter un oeil et le vainqueur de Roland-Garros 1995 constate les dégâts.

Dans ce contexte, il reste le génie de Roger Federer qui possède une balle de troisième set à 5-4 et tente un passing-smash sur un smash adverse ! Le Suédois riposte d'une volée haute de revers gagnante ! Deux minutes plus tard, le jeu est interrompu par la pluie à 5-5 (30-15) sur le service du Suisse. Plus d'une heure plus tard, Federer perd son engagement puis la manche sur un nouvel ace à 214 km/h. Même le numéro 1 mondial montre un geste d'impuissance. Malgré le break d'entrée de quatrième set, il n'arrive pas à calmer le jeu. Sous les parapluies, les spectateurs donnent de la voix, mais leur champion recule sous les coups et finit par céder sur une 27e faute directe. Jean d'Ormesson est parti depuis bien longtemps, il ne voulait pas voir ça...


01/06/2010
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