Melzer face à la montagne

Jurgen Melzer n'a rien à perdre face à Rafael Nadal, archi-favori. (L'Equipe)

«On était tous les deux fatigués, tout nous faisait mal ! » Et dire que Jürgen Melzer doit enchaîner avec une demi-finale contre Rafael Nadal. Après l'Alpe d'Huez et ses 4h15' de remontée contre Novak Djokovic, l'Autrichien s'attaque sans vélo électrique au Tourmalet et au Mont Ventoux avec le quadruple vainqueur de Roland-Garros. Si la fameuse expression «n'avoir rien à perdre» prend tout son sens pour le 27e mondial, elle ne mesure pas l'effet d'un tel événement sur un joueur de 29 ans qui n'a jusque-là jamais dépassé le troisième tour en Grand Chelem. Et ses deux affrontements contre le numéro 2 mondial ne sont pas vraiment rassurants : deux matches, huit jeux.

Comment son jeu d'attaquant peut-il ébranler la montagne ? Est-ce que son service de gaucher peut perturber le meilleur défenseur du circuit ? Peut-il tenir physiquement face à la cadence infernale de l'Espagnol ? Comment va-t-il appréhender mentalement une première demi-finale de Grand Chelem ? Cela fait beaucoup de questions pour un seul homme. Après sa victoire héroïque en quarts de finale, il avoue d'ailleurs «ne pas avoir l'esprit suffisamment clair pour penser à Nadal. » Mais Rafael Nadal pense déjà à lui : «Il joue incroyablement bien. Il a gagné contre David Ferrer. Il avait aussi très bien joué contre Gabashvili, c'était un match très difficile, et il fait un gros match contre Djokovic. J'ai vu la fin de son match, il jouait très agressif, il servait extrêmement bien. Ce sera un adversaire très difficile à battre. S'il arrive en demi-finales, c'est parce qu'il est le meilleur dans sa partie de tableau.»