Tennis de Rêve

Roger Federer s'est baladé pour éliminer (6-2, 6-2) Viktor Troïcki et rejoindre Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale.(REUT)

Depuis dix ans, Roger Federer (n°2) peut remplir des encyclopédies d'exégèses sur son jeu, son mental ou son physique. Certains analystes oublient parfois son intelligence. A 29 ans, le Suisse sait qu'il doit s'économiser. Depuis quelque temps, il l'applique dans sa programmation. Aujourd'hui, cela transparaît également dans son jeu. Bien sûr, ses facilités techniques l'aident depuis toujours, mais il doit pourtant se forcer à abréger l'échange. Contre Viktor Troïcki (n°6), le numéro 2 mondial transpose son discours en méthode pour s'imposer (6-2, 6-2 en 1h05') et rejoindre Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale.

Très agressif sur chaque seconde balle de service adverse et animé d'une vraie volonté de finir au filet (15 points sur 19 montées), il étouffe littéralement un des héros serbes de Coupe Davis. Il accepte (un peu) de rater en provoquant sa chance (18 points gagnants et 23 fautes directes). Il accepte (un peu) de se faire passer en venant davantage à la volée sur des chips and charge. Quand ce désir d'agressivité s'accompagne d'un service (70% de premières balles) et d'un coup droit performants, cela devient très compliqué pour son adversaire.

Privé de temps, le 28e mondial qui a retrouvé ses cheveux depuis le stage coiffure de Belgrade, ne digère pas et ne possède aucune occasion de prendre l'engagement du Bâlois. Les variations de Roger Federer le perturbent, il ne trouve jamais son rythme et accumule les fautes directes (16 au total). L'ancien numéro 1 mondial peut récolter malgré quelques scories. En ce début de saison, la concentration est toujours un élément volatile et son pourcentage de réussite sur les balles de break laisse songeur (4/16). Sur les quatorze jeux disputés, Roger Federer obtient des balles de jeu... à treize reprises. Cela s'appelle un cavalier seul.