Tennis de Rêve

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aravane rezai : notre meilleur chance pour rolland

Mouratoglou, l'atout de Rezaï


Si vous croisez Aravane Rezaï dans les allées de Roland-Garros, sans doute apercevrez-vous Patrick Mouratoglou à ses côtés. A ses côtés officiellement depuis 7 mois, l'entraîneur passe 95% de son temps avec elle pour l'aider à atteindre ses objectifs. Avec une méthode qui a déjà fait ses preuves.

"Mon souhait, c'est d'être N.1 mondiale et de remporter un jour Roland-Garros." Aravane Rezaï, qui a parfaitement entamé le tournoi parisien dimanche, sait ce qu'elle veut. Depuis longtemps. Prise sous l'aile de Patrick Mouratoglou depuis décembre dernier, la Stéphanoise, 44e mondiale fin 2009, se remet à rêver tout haut à 23 ans. Encore plus depuis sa victoire à Madrid, où elle a réussi à prendre le meilleur sur trois joueuses anciennes N.1 mondiales (Henin, Jankovic et Venus Williams, dans cet ordre). Et c'est aussi la certitude qu'a son entraîneur.

Installé dans une académie qui porte son nom dans les Yvelines, Mouratoglou s'appuie sur une méthode qui a fait ses armes, entre autres, avec Marcos Baghdatis, lorsque le Chypriote est allé en finale de l'Open d'Australie 2006. "C'est normal d'avoir des ambitions quand on travaille, quand on avance et que l'on commence à avoir des résultats, les ambitions sont revues à la hausse. Car on se sent plus capable de faire mieux à chaque fois. Et là, le chemin se dessine clairement." Alors, peut-elle aller loin à Roland-Garros ? "Oui, répond sans hésiter son coach. Mais je vous aurais dit la même chose avant Madrid. Il n’y a pas de pression supplémentaire. La pression, c’est le quotidien de tous les joueurs et joueuses de haut niveau. Elle doit apprendre à faire avec si elle veut être une championne. Elle a la carrure et est prête pour relever le défi de réussir à Roland-Garros. Et, comme elle le dit elle-même, si elle perd, elle apprendra pour la prochaine fois. En tout cas, elle ne doit pas avoir de honte à afficher ses ambitions, même si, en France, cela ne se fait pas trop."

"Différente, naturelle, attachante et bourrue de travail"

Sa méthode : du tennis et rien que du tennis du lever à 5 heures du matin jusqu'au coucher. "Mon travail est de lui apporter le côté tactique du jeu et j’ai intensifié son travail physique, ce qui lui a permis de perdre pas mal de poids. Sa technique, sa frappe de balle colossale, c’est son père qui lui a inculqué. J’ai juste rectifié son geste au service qui n’était pas bon. Donc tous les jours, on se lève très tôt pour respecter un programme précis de 5h de travail divers et varié quotidien, tournoi et hors tournoi. C’est une hygiène de vie qui n’est pas évidente à suivre, mais elle y arrive très bien. C’est aussi pour ça que ça fonctionne."

Ne pensez pas qu'il la tyrannise. Loin de là cette idée. Rezaï a besoin de cette structure pour avancer. Et elle-même le reconnaît. "Je ne pensais pas que des résultats aussi bons aller arriver aussi vite, poursuit Mouratoglou. "Je ne me suis jamais dit l’inverse non plus. Par exemple, à Madrid, on s’était dit, Aravane et moi, qu’elle allait gagner ce tournoi. Quand elle a battu Justine Henin, au 1er tour, on y a cru encore plus. Et davantage encore quand elle a passé l’obstacle Petkovic au 3e tour (6-4, 7-6). Cette joueuse allemande avait battu Aravane deux fois auparavant, dont une fois sur terre battue. C’est ce match-là qui lui sert de référence, plus que les trois autres face aux ex-N.1 mondiales. Elle a trouvé des ressources exceptionnelles pour le gagner. Cette victoire lui a fait un bien fou. C’était en tout cas le tournant du tournoi. Peut-être même de sa carrière. L’avenir nous le dira."

Personne ne pourra lui enlever sa conviction qu'il est auprès d'une joueuse exceptionnelle. "C’est une joueuse différente car elle a une culture différente des autres, une histoire qui n’est pas commune, des débuts difficiles, ce qui fait d’elle un personnage à part sur le circuit. Ce qui me plait chez elle, c’est son côté naturel, ce qui la rend très attachante, lâche ce « 2e père » comme l'a déjà déclaré Aravane. Dans sa vie, elle n’est concentrée que sur le tennis, et heureusement d’ailleurs, sinon elle n’atteindra jamais les sommets. Pensez-vous que Mozart allait bouquiner au lieu d’être concentré exclusivement sur la musique ?"



26/05/2010
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