Tennis de Rêve

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affronter nadal à roland : réve ou cauchemar? journal d'un jeune français

Passe ton bac d'abord !

Une chance sur 127. Comme tous les joueurs qui ne sont pas têtes de série à Roland-Garros, Gianni Mina avait une chance sur 127 de tomber sur Rafael Nadal. Autant dire que celui qui a effectué le tirage devait lui  en vouloir. Quand il a appris ça, il n'y a pas cru. Je le comprends. C'était vendredi dernier. A l'heure du tirage au sort, Gianni était tranquillement en train de passer une épreuve de... sport du baccalauréat. Ça ne s'invente pas. Il croyait que ses potes le chambraient et lui jouaient un tour. Mais non. Ce n'était pas une blague, il va bien devoir se coltiner Nadal. Nadal-Mina, c'est comme si le Brésil, en football, affrontait le Lesotho. Comme si les Lakers jouaient Boulazac.

 Le junior de 18 ans aura eu quatre jours pour penser à son match. Le deuxième de sa carrière sur le grand circuit. Le premier, c'était la semaine dernière, à Nice. Alors, Nadal à Roland pour un dépucelage en Grand Chelem, c'est quand même un peu violent. Y a-t-il un exemple, dans l'histoire récente, d'un joueur aussi inexpérimenté ayant battu dans un majeur un joueur aussi dominateur que peut l'être Nadal sur terre battue? Non. A-t-il une chance de gagner mardi? Sincèrement, non. Gianni a beau être le sosie de Gaël Monfils, ce n'est pas un avatar de Nadal qui sera en face de lui. C'est le vrai.

 L'enjeu sera ailleurs pour lui. Dans le plaisir qu'il peut retirer de chaque point disputé, chaque point gagné, chaque jeu arraché. Il y a deux façons de voir les choses. Oui, le tirage l'a quasiment condamné à disparaitre dès le premier tour. En même temps, quelle chance! Il aurait pu se faire taper par le 55e mondial sur le court 14. Au lieu de quoi il bénéfice d'une expérience unique, sur le Lenglen (au passage, les organisateurs ont bien fait de ne pas le programmer sur le Chatrier, si grand, si impressionnant), forcément enrichissante.

 Facile à dire? D'accord. Mais c'est la seule approche valable pour lui. Et c'est celle qu'il semble avoir choisi quand il dit: "Si je prends 6-1, 6-1, 6-1, je n'aurais aucun regret. Il y a plein de joueurs qui ont pris des branlées contre Nadal." Vrai. Il y a deux ans, en finale, Federer a pris la sienne. Il avait marqué quatre jeux, le Roger.  Sympa, ses potes grands frères, Simon, Tsonga et bien sûr Monfils, l'ont arrosé de conseils. "Ils m'ont dit de lui rentrer dedans, de ne pas me laisser faire", dit Mina. Ils sont bons, eux. En même temps, ils ont raison. S'il baisse son pantalon d'entrée, la fessée fera encore plus mal.

 En tout cas, entre le Bac et Nadal, il a vite choisi. "Si on me donne le choix, je préfère battre Nadal!" Malheureusement, Gianni, Nadal ne te donne pas le choix, lui. Alors, passe ton bac d'abord. Et profite. Ce match, c'est une récréation, pas une punition.


25/05/2010
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